En réalité, c'est le 2 mars que Hugo, après quelques hésitations quant au choix de l'éditeur, permit à Mame d'éditer Hernani (dont le texte était sensiblement différent de celui que nous connaissons aujourd'hui[102]). Scène 2. La pièce ne serait pas jouée. ● Appelez-nous pour plus d'informations au. Or, Firmin, rompu aux habitudes de la diction des vers classiques, marquait la pause à l'hémistiche. La scène romantique ferait un mets piquant, varié, savoureux, de ce qui sur le théâtre classique est une médecine divisée en deux pilules. Par ailleurs, Stendhal s'insurgeait contre le fait que l'esthétique au théâtre demeurât au XIXe siècle ce qu'elle avait été aux deux siècles précédents : « De mémoire d'historien, jamais peuple n'a éprouvé, dans ses mœurs et dans ses plaisirs, de changement plus rapide et plus total que celui de 1770 à 1823 ; et l'on veut nous donner toujours la même littérature ! Scène 1 : Don Carlos s’apprête à remplacer Hernani au rendez-vous. Il fut question de l'interdire, ce qui provoqua de virulents échanges entre les partisans et les détracteurs de la pièce. Hugo, de son côté, avait réglé à sa façon le problème de la « claque », groupe de spectateurs payés pour applaudir aux endroits stratégiques des pièces, qui saluait l'entrée des artistes et qui était éventuellement chargé d'expulser les spectateurs turbulents. Par ailleurs, Alexandre Dumas, qui se flattait d’avoir, avec sa pièce Henri III, remporté « le Valmy de la révolution littéraire » souligne que les comédiens français, pris dans leurs habitudes, se montraient incapables de passer du tragique au comique comme l’exigeait la nouvelle écriture du drame romantique. L'incipit de cette histoire y est rédigé comme suit : « De ceux qui, répondant au cor d’Hernani, s’engagèrent à sa suite dans l’âpre montagne du Romantisme et en défendirent si vaillamment les défilés contre les attaques des classiques, il ne survit qu’un petit nombre de vétérans disparaissant chaque jour comme les médaillés de Sainte-Hélène. Guizot avec son essai sur Shakespeare de 1821 et surtout Stendhal avec les deux parties de Racine et Shakespeare (1823 et 1825) défendirent des idées similaires, le dernier poussant plus loin encore la logique d'une dramaturgie nationale : si pour Madame de Staël l'alexandrin devait disparaître du nouveau genre dramatique, c'est parce que le vers bannissait du théâtre « une foule de sentiments » et qu'il interdisait « de dire qu'on entre ou qu'on sort, qu'on dort ou qu'on veille, sans qu'il faille chercher pour cela une tournure poétique »[9], Stendhal le rejetait pour son inaptitude à rendre compte du caractère français : « il n'y a rien de moins emphatique et de plus naïf » que celui-ci, expliquait-il. Les théâtres du boulevard, de leur côté, amusaient Paris avec leurs parodies d'Hernani : N, i, Ni ou le Danger des Castilles (amphigouri romantique en cinq actes et vers sublimes mêlés de prose ridicule), Harnali ou la Contrainte par Cor, ou encore, tout simplement, Hernani[111]. Les calendriers publicitaires sont donc, sans contestation, les objets publicitaires par excellence. Situation : 1 ère scène d’exposition de Dj de M, qui présente les actions antérieures à la pièce, notamment la mariage d’Elvire et DJ. Le roi refusa d'accéder à leur requête[55]. À l'opposé de Stendhal, Hugo préconisait pour le drame romantique le recours à la versification plutôt qu'à la prose : cette dernière était perçue comme étant l'apanage d'un théâtre historique militant et didactique qui se voulait sans doute populaire et qui rabaissait l'art à la seule dimension de l'utilitaire. Elles se divisaient en deux grandes catégories : d'un côté l'Opéra, le Théâtre-Français et l'Odéon, subventionnés par les autorités, et de l'autre les théâtres privés, qui ne vivaient que grâce à leurs recettes[44]. Il refusa, avec un certain mépris, cette proposition de conciliation. Nous avons eu l’honneur d’être enrôlé dans ces jeunes bandes qui combattaient pour l’idéal, la poésie et la liberté de l’art, avec un enthousiasme, une bravoure et un dévouement qu’on ne connaît plus aujourd’hui »[133]. Anne Ubersfeld, in J. de Jomaron. Ainsi, en 1867, alors que Victor Hugo était encore en exil à Guernesey, Napoléon III leva la censure qui pesait sur les pièces de son plus célèbre opposant, et permit que fut à nouveau monté Hernani. Scène 4 : Hernani clame sa haine pour Don Carlos. Quant à Beaumarchais, il expliqua dans son Essai sur le genre dramatique sérieux (1767) que le drame bourgeois offrait au public contemporain une moralité à la fois plus directe et plus profonde que l'ancienne tragédie[4]. La pièce fut finalement représentée en novembre 1789, avec le tragédien François-Joseph Talma dans le rôle principal. Critiques. Hugo, depuis le trou des acteurs percé dans le rideau de la scène, observait ses troupes sans se montrer[98]. La métaphore politico-militaire de Gautier n'était ni arbitraire, ni inédite : le parallèle entre le théâtre et la Cité dans leur lutte contre les systèmes et les contraintes de l'ordre établi, réunis en 1825 dans la formule lapidaire du critique du Globe Ludovic Vitet (« le goût en France attend son 14 juillet »[89]) était l'un des topoï d'une génération de littérateurs et d'artistes qui prenait dans la révolution politique son modèle stratégique[90], et qui usait volontiers du langage militaire : « la brèche est ouverte, nous passerons »[91], avait dit Hugo après le succès du Henri III de Dumas. Qui plus est, la légende qui s'est créée autour du drame de Victor Hugo, en escamotant les « batailles » théâtrales antérieures, attribue aux évènements qui se déroulèrent au premier semestre de l'année 1830 une importance largement supérieure à celle qui fut réellement la leur[127]. Maurice Souriau. Mais c'était sans compter sur la commission de censure, présidée par Charles Brifaut, qui décida d'interdire les représentations de la pièce. » (cf. C'est ainsi, par exemple, que la réplique où dona Sol s'exclame : « Venir ravir de force une femme la nuit ! Il s’emporte à la vue de Doña Sol en robe de mariée et se lance dans une scène de jalousie suicidaire à l’acte III, scène 3. » Hugo fut contraint de remanier le vers[106]. Bataille qui fut reconstituée, par et pour des lycéens, en 2002, lors des célébrations du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo[132], tandis qu'un téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe (sur un scénario de Claude Allègre et Jean-Claude Carrière), La Bataille d'Hernani, contribuait à donner une nouvelle vigueur au récit inspiré par les évènements qui avaient entouré, cent soixante-douze ans plus tôt, la création de la pièce de Victor Hugo. La longue tirade de Don Gomez dans la galerie des portraits de ses ancêtres (Acte III, scène VI), qu'on attendait de pied ferme, avait été raccourcie de moitié, si bien que, pris de court, les adversaires de Hugo n'eurent pas le temps de passer des murmures aux sifflets. En 1829, Alexandre Dumas triompha avec Henri III et sa cour, drame en cinq actes et en prose, qu'il parvint à imposer à la Comédie-Française[38]. Ce fut lui qui permit à Hugo de monter Hernani sur la scène du Théâtre-Français. Jean-Marie Thomasseau, « Le vers noble ou les chiens noirs de la prose ». Cette soirée décida de notre vie ! Parmi ces derniers, le principal lieu de diffusion de l'esthétique romantique était le théâtre de la Porte-Saint-Martin, où seraient joués la plupart des drames de Dumas ainsi que plusieurs pièces de Hugo, au milieu de vaudevilles et de mélodrames[45]. D'autant que l'on connaissait, depuis Le Mariage de Figaro, l'effet qu'une pièce de théâtre pouvait avoir sur le public[59] (la pièce de Beaumarchais avait d'ailleurs plusieurs années été interdite de représentation durant la Restauration[60]). Le vers lui semblait au contraire la langue idéale pour un drame envisagé non pas tant comme un miroir de la nature que comme un « miroir de concentration » qui amplifie l'effet des objets qu'il reflète, faisant « d'une lueur une lumière, d'une lumière une flamme »[24]. Victor Hugo, qui manifestait pour la matérialité de la représentation de son œuvre un intérêt beaucoup plus grand que ses confrères dramaturges, s'impliquait dans la préparation scénique de ses pièces, en choisissait lui-même (lorsqu'il en avait la possibilité) la distribution et dirigeait les répétitions. À la fin de la pièce, les ovations succédèrent aux ovations, les acteurs furent acclamés, le dramaturge porté en triomphe jusque chez lui. Marion de Lorme, pièce écrite en un mois en juin 1829, avait été acceptée à l'unanimité par les comédiens du Théâtre-Français[56] et devait donc être le premier drame romantique, en vers comme le préconisait la préface de Cromwell, à être représenté sur cette scène prestigieuse. Ce qui donnait : « Oui, de ta suite, ô roi ! Qui devint : « Oui, de ta suite, ô roi ! a) L'unité de temps n'est pas respectée : ans Ruy Blas l'action dure un peu plus de six mois. Tu l'as dit, oui, j'en suis ! En revanche, l'esthétique qu'elle prônait éloignait « définitivement le Romantisme de la Société royale des Bonnes-Lettres et, partant, du gouvernement de Charles X »[30]. La subvention fonctionnait alors comme un auxiliaire de la censure : « la subvention, c'est la sujétion », écrirait Victor Hugo en 1872[47]. Des mots étaient échangés dans la salle entre les partisans et les adversaires. Conscients de la situation, les principaux fournisseurs du Théâtre-Français en pièces nouvelles, les auteurs de tragédies néo-classiques adressèrent-ils en janvier 1829 une pétition à Charles X afin qu'il interdît la représentation en ce lieu du drame romantique. Les deux représentations qui suivirent eurent autant de succès : il faut dire que le baron Taylor avait prié Hugo de faire revenir sa « claque » (qui n'aurait plus à passer l'après-midi dans le théâtre), et que pas moins de six cents étudiants formaient la troupe des partisans de l'écrivain[99]. Un spectateur trouva la mort, trois cents étudiants furent arrêtés et incorporés de force dans l'armée[36]. Autrement dit, un théâtre bourgeois[23]. » (. Caractéristiques du texte théâtral. Aussi la commission de censure, toujours présidée par Brifaut, se contenta-t-elle de quelques remarques, imposant des suppressions et des aménagements mineurs, notamment pour les passages dans lesquels la monarchie était trop évidemment traitée à la légère (la réplique au cours de laquelle Hernani s'écrie : « Crois-tu donc que les rois à moi me sont sacrés ? Là nous reçûmes l'impulsion qui nous pousse encore après tant d'années et qui nous fera marcher jusqu'au bout de notre carrière »[100]. Toinette : il s'agit là de la servante de M. Argan. », est-il écrit en épigraphe du poème « Le Cri de guerre du mufti » (cf.
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